Un palefrenier jugé pour des sévices sur des chevaux

sept. 05, 2023

Un palefrenier jugé pour des sévices sur des chevaux


L’avocat de la défense, Me Ludovic Baustier a plaidé la relaxe, estimant notamment que la présomption d’innocence de son client avait été bafouée. © Crédit photo : Laurent Theillet / “Sud Ouest”

Par Florence Moreau - fl.moreau[@]sudouest.fr
Publié le 16/03/2021 à 22h11
Mis à jour le 30/03/2021 à 11h37
En 2015, cinq chevaux pensionnaires à l’Écurie des Châteaux à Arsac avaient été grièvement et volontairement blessés. Retrouvé cinq ans après les faits dans ce dossier d’abord classé sans suite, l’auteur présumé des sévices était jugé mardi 16 mars 2021 devant le tribunal correctionnel de Bordeaux
Cette fois, il s’est présenté.Après avoir déserté son procès la semaine précédente, un palefrenier de 39 ans, ancien employé de l’Écurie des Châteaux à Arsac (Gironde) était jugé mardi 16 mars 2021 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour sévices graves envers un animal.Soupçonné d’avoir grièvement et volontairement blessé cinq chevaux pensionnaires de l’Écurie au second semestre 2015, il encourt deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.
Retrouvé cinq ans après les faits dans ce dossier d’abord classé sans suite faute d’élément, le trentenaire a d’abord nié puis avoué les faits. En garde à vue, il a même détaillé le mode opératoire – un clou de fer à cheval enfoncé dans le pied avant gauche du cheval en confiance –, fourni un mobile – se venger des moqueries dont il faisait l’objet à l’Écurie – et s’est excusé. Les blessures ont eu des conséquences vétérinaires irréversibles sur les chevaux, rendus définitivement inaptes à la compétition.
À l’audience, le prévenu a changé de version. « Ce n’est pas moi qui ai fait ça », marmonne-t-il aujourd’hui. Il aurait subi la pression des gendarmes, mais ne parvient pas à justifier pourquoi il aurait en plus inventé tous ces détails autour des aveux. Les cinq chevaux blessés ont un lien direct avec une jeune ancienne collègue et cavalière qui aurait repoussé et dénoncé ses avances. Et témoigné l’avoir déjà vu mal traiter un équidé. Défendu par M e Pascal-Henri Moreau, le gérant de l’Écurie des Châteaux, civilement responsable en tant qu’ancien employeur du prévenu, entend assumer. Mais il assure s’être fait « balader ».


18 mois de prison avec sursis requis


M e Carole Guillemin, avocate des parties civiles, « propriétaires des chevaux suppliciés » se dit sidérée par le revirement du palefrenier et sa lâcheté. « Tous les chevaux le connaissaient », accuse-t-elle. M e Gérard Danglade, pour la Fondation Brigitte Bardot, plaide pour que le trentenaire ne s’occupe plus jamais d’animaux. Les blessures ont eu des conséquences vétérinaires irréversibles sur les chevaux, rendus définitivement inaptes à la compétition.
« Il a un sentiment prégnant de dévalorisation », note le substitut du procureur de la République, Sébastien Farfart. « Quel est le meilleur moyen de faire payer tous ces gens pédants et suffisants ? S’en prendre à ce qu’ils ont de plus cher : leurs chevaux. Il connaît parfaitement la mécanique du cheval ». Pour ces « mutilations », le magistrat requiert 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer une profession en rapport avec les animaux.
En défense, M e Ludovic Baustier plaide la relaxe. « Ces chevaux avaient une valeur sentimentale mais surtout financière. Il faut trouver un responsable si on veut envisager une indemnisation. C’est une affaire de gros sous », accuse le conseil. « Tout est bon pour le faire accuser, quitte à colorer le dossier en l’accusant en plus de harcèlement. « Il est simple, ne comprend pas tout, n’est que le pantin de quelque chose qui l’a dépassé. Il n’a pas su faire face aux gendarmes, seul et sans avocat. Or des aveux sans le concours d’un conseil ne sont pas suffisants pour asseoir une culpabilité ».
Le tribunal rendra sa décision avant l’été.

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