Eysines : prison ferme pour des vols dans une casse

sept. 05, 2023

Eysines : prison ferme pour des vols dans une casse

Les voleurs ont été pris en flagrant délit. © Crédit photo : illustration archives Taris Philippe Taris

Par Par Elisa Artigue-Cazcarra
Publié le 27/03/2017 à 19h32
Dimanche, trois hommes dont un mineur ont été arrêtés alors qu'ils désossaient des véhicules dans une casse automobile. Ils affirment avoir agi sous la contrainte d'une "mafia russe". Ils ont été condamnés ce lundi
Salvijus aura 22 ans, mercredi. Il les fêtera à la maison d’arrêt de Gradignan. Peut-être partagera-t-il sa cellule avec Gintaras, 46 ans, condamné à ses côtés par la 7e chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Bordeaux, ce lundi 27 mars,
pour des vols aggravés par trois circonstances (en réunion, par escalade et avec les visages dissimulés) commis dans une casse pour automobiles, à Eysines, dimanche.
Le plus jeune a écopé d’un an de prison, dont huit mois ferme ; le plus âgé, de six mois d’emprisonnement dont quatre ferme. Le tribunal a décerné des mandats de dépôt contre l’un et l’autre. Une troisième personne,
un garçon mineur, doit comparaître ce lundi devant le tribunal pour enfant pour la même affaire. Aidés d’une interprète qui traduit leurs propos, les deux prévenus de nationalité lituanienne reconnaissent sans difficulté.


Quatre heures de planque


Dimanche, la police est alertée par le patron de la casse auto. L’alarme de son entreprise vient de se déclencher, laissant supposer une nouvelle intrusion dans sa société. "Il en est à sa 36e plainte pour des vols", assure l’avocat de la partie civile, Me Ludovic Baustier. A leur arrivée sur les lieux, les policiers tombent sur un étonnant manège : un homme attend dans une voiture immatriculée en Angleterre, tandis que deux autres, les visages cachés par des cagoules, sont au milieu du site et désossent des véhicules.
Les agents se mettent en planque.
Quatre heures durant , les voleurs font leur marché, les optiques et les pots catalytiques obtenant leurs faveurs. Les policiers attendent patiemment le flagrant délit et interpellent le trio au moment du chargement du butin.
"En garde à vue, vous avez indiqué avoir agi de la sorte sous la menace de Russes qui vous auraient commandé ces vols de matériels. Vous deviez ensuite les ramener en Pologne. Mais où en Pologne ", demande à Salvijus la présidente, Noria Faucherie. "
Je ne sais pas. Je devais recevoir un message sur mon téléphone , avec les coordonnées GPS", explique le jeune homme qui raconte avoir été envoyé à Eysines depuis la ville de Pasvalys, au nord de la Lituanie, de la même manière. Qui sont ces fameux Russes ? Le garçon ne s’étend guère. "Ils m’ont battu, me disant qu’il ne me laisserait tranquille que si je partais en France pour ce vol. Ils m’ont dit que deux hommes m’accompagneraient", détaille-t-il.


"Mafias locales"


Les deux hommes sont Gintaras et le mineur. "J’ai rencontré des Russes dans un café. Ils m’ont proposé de conduire une voiture jusqu’en France en échange d’argent ", précise le premier, originaire d’un village lituanien où il vit "dans une grande précarité". Une histoire à laquelle le vice-procureur Nathalie Mathieu ne croit pas. La représentante du ministère public ne manque pas de rappeler une précédente condamnation de Salvijus, en septembre dernier, à Bourges, pour des vols de pots catalytiques. Et requiert un an de prison ferme contre les deux hommes.
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"On ne peut pas comprendre ce dossier sans faire un peu de géographie. Pasvalys est une petite ville au milieu d’une campagne absolue où règne une importante pauvreté. Sans attache familiale, fragile et isolé,
mon client est une proie facile pour les mafias locales qui ont besoin de petites mains et se moquent des pertes en cour de route. Il a été passé à tabac jusqu’à être contraint d’accepter", plaide pour la défense l’avocat de Salvijus. Et le conseil d’assurer que son client n’aspire qu’à une chose : être embauché par une société anglaise du BTP qui l’emploie régulièrement comme travailleur détaché sur des chantiers, aux Royaume- Uni. Ce ne sera pas pour tout de suite.

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