Gironde : le jeu sexuel se termine au tribunal

sept. 05, 2023

Gironde : le jeu sexuel se termine au tribunal

Un des faits dénoncés s’est déroulé dans les bois. © Crédit photo : archives P. Droge

Par Jean-Pierre Tamisier
Publié le 17/11/2016 à 8h41
Mis à jour le 17/11/2016 à 8h59
Une relation dominant-dominé datant de juin 2015 se finit en procès où un trentenaire était jugé mercredi pour agression sexuelle. Il a été condamné.
Ils se sont rencontrés sur un site coquin aux penchants sado- masochistes . Elle cherchait un plan sexe et lui peut-être un peu plus. Mais le jeu dominant-dominé s’est mué en mauvais film X et valait à Jeff Montaldo, trentenaire girondin, d’être jugé, hier, par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour agressions sexuelles. Dans le huis clos de cette relation sulfureuse, c’est la parole de l’un contre celle de l’autre . S’est-il montré violent en juin 2015 ? L’a-t-il quasiment enlevée dans les bois de La Teste ? A-t-il voulu l’étrangler pour qu’elle n’appartienne à personne d’autre et pour obtenir une fellation puis l’a-t-il forcé, la nuit suivante ? Ou a-t-il cru être encouragé à lui faire plaisir en reprenant le scénario de polars et de vidéos pornographiques ?


Des rapports consentis


C’est la question centrale du procès. « Elle voulait être dominée, elle le disait. Elle me demandait des choses que je ne connaissais pas, alors je me suis documenté », assure le prévenu qui nie en bloc toute agression et parle de rapports, certes particuliers, mais pleinement consentis. Cela explique peut-être les 154 consultations de sites de bondage et de sexe violent en quelques semaines.
« Mais que penser des 168 appels téléphoniques et 104 discussions via Facebook en deux mois », l’interroge la présidente. Le désir d’emprise et le harcèlement sont visiblement allés trop loin . Même le 18 juin 2015, alors qu’il sort de garde à vue et que les policiers l’ont prévenu de ne pas s’approcher de la jeune femme, il se rend chez elle (1).
Des témoins assurent que le jour de l’agression sexuelle dénoncée, il semblait virulent et elle, terrorisée, qu’il l’a menacée de mort et l’a violemment tirée par le bras. Jeu sexuel qui continue en public ou véritable agression ? « On s’est disputé », concède le prévenu qui a varié dans ses déclarations. Démentant dans un premier temps être allé dans un bois, prétextant dans un second s’être arrêté pour uriner avant de déclarer que les gestes sexuels étaient assumés de part et d’autre. « Consentante, la jeune femme a certes accepté ou proposé des rapports sexuels peu classiques », résume le procureur adjoint Olivier Étienne. « Ce qui ne veut pas dire qu’elle acceptait tout et tout le temps ».
Pour le magistrat, la partie civile a peut-être demandé moins de gentillesse et plus de domination dans leurs relations mais certainement pas jusqu’à avoir peur pour sa vie comme l’a souligné son avocate. Pour ces abus sexuels, le procureur requiert trois ans de prison ferme. Le prévenu n’en est pas à sa première convocation devant la justice.
Me Ludovic Baustier, l’avocat de la défense, n’a pas la même lecture du dossier. « Tous les deux ne se voyaient pas pour les mêmes raisons et n’avaient pas la même compréhension des messages envoyés par l’autre.
Il était animé d’amour pour elle. Ils ont joué un rôle mais n’ont pas su dire stop et cela finit au tribunal. »
Après en avoir délibéré, les juges ont condamné Jeff Montaldo à trois ans de prison ferme. Il est désormais inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

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