Marche des fiertés à Bordeaux

sept. 11, 2023

Injures et dégradations pendant la Marche des fiertés : neuf prévenus anti-LGBT face aux juges à Bordeaux

Les avocats des prévenus, Me Léon Ngako-Djeukam, Ludovic Baustier et Pierre-Marie Bonneau, ont plaidé la relaxe de leurs clients réfutant « l’exhortation à la haine ». © Crédit photo : GUILLAUME BONNAUD/ « SUD OUEST »



Les avocats des prévenus, Me Léon Ngako-Djeukam, Ludovic Baustier et Pierre-Marie Bonneau, ont plaidé la relaxe de leurs clients réfutant « l’exhortation à la haine ». © Crédit photo : GUILLAUME BONNAUD/ « SUD OUEST »

Sept des neuf prévenus présents ce 7 avril au tribunal judiciaire devaient répondre de leur comportement lors de la Marche des fiertés à Bordeaux le 12 juin 2022. Ils avancent la liberté d’exprimer leur opinion, réfutant tout sentiment de haine à l’égard de la communauté LGBT

Leur posture droite, quasi miliaire, leur repartie, comme leur « sentiment d’injustice » a se trouver ce vendredi matin face au tribunal après une première, auront été perçus par les uns comme de « l’insolence », voire de l’arrogance. Prévenus de « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre », les neuf jeunes hommes – sept étaient présents à l’audience – dont trois devaient également répondre de dégradation du passage piéton arc-en-ciel du cours du Chapeau-Rouge à Bordeaux, et pour le plus âgé d’entre eux de violences, après avoir jeté des cailloux sur les manifestants, n’ont fait, à les en croire, qu’ « exprimer une opinion », « ce qui n’est pas illégal », plaide le premier auditionné.


Insultes et saluts nazis

Le 12 juin dernier, le groupe de « camarades », militants ou sympathisants de Génération Z, le mouvement des jeunes avec Zemmour, s’était posté sur le toit de la maison écocitoyenne de Bordeaux, d’où il avait déployé une banderole aux propos anti-LGBT, au passage de la Marche des fiertés. L’un, muni d’un mégaphone, proférait des insultes à l’encontre de la communauté homosexuelle, quand trois autres se livraient au salut nazi. Rien de tel, ont-ils, un à un, assuré à la présidente Sonia Silva, le porteur du mégaphone arguant d’une incompréhension de ses paroles. Quant aux bras tendus, rien de plus qu’un « clapping, comme dans les stades de foot », rétorque un autre, derrière son masque chirurgical noir. Parce que l’assure un de ses comparses : « Les nazis, ça n’existe plus, c’est du fantasme. »


Réseaux sociaux

Les propos inscrits sur la banderole, largement relayés sur les réseaux sociaux, n’avaient pour l’ensemble des mis en cause, qu’une motivation, répétée à l’envi : « Protéger nos enfants. » Car pour tous ces hommes jeunes, dont un seul est père de famille, sans toutefois avoir la garde de ses enfants, quand un autre se prévaut d’être « animateur Bafa », seul « le lobby LGBT » était visé.

Une formulation dont aucun ne parvient à définir clairement qui elle regroupe, malgré les questions présentes de la procureure Aglaë Fradois, comme des avocats des associations (Ligue des droits de l’Homme, SOS Homophobie, Mousse, le Girophard, …) constituées parties civiles. Chacun ne trouvant à répondre que par des clichés fallacieux, convoquant pêle-mêle « drag-queen dans les écoles », « pratiques sado-maso », « alternatives sexuelles avec des objets » et « endoctrinement des enfants ». « Une idéologie qu’on impose aux enfants depuis dix ans », résume l’aîné des prévenus, arborant dans la nuque un tatouage en latin signifiant « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».

Durant la marche des fiertés à #Bordeaux des provocateurs sont montés sur le toit de la maison eco citoyenne en se faisant remarquer avec des banderoles. « Inacceptable dans une démocratie », commente Amine Smihi adjoint au maire ⁦@SO_Bordeaux⁩ pic.twitter.com/jICttw4fez

— Moreau Florence (@flohmoreau) June 12, 2022


“Protéger nos enfants”

S’estimant « victime d’un lynchage », les membres de cette « contre-manifestation pacifique », assurent avoir, eux, été « choqués » par la nudité de certains manifestants « alors que des enfants se promenaient sur les quais un dimanche ». Et de s’étonner qu’il n’y ait pas d’autres prévenus à la barre pour des faits d’exhibitionnisme.


Me Pierre-Antoine Cazau, Hedwige Mure et Thibault Laforcade, 

représentants des associations qui se sont portées parties civiles de ce dossier.

GUILLAUME BONNAUD/ « SUD OUEST »

Me Bonneau, conseil de six des prévenus, comme ses deux confrères, a plaidé la relaxe pour l’ensemble des faits retenus, contre lesquels la procureure avait requis de six à dix mois de prison avec sursis. Non sans avoir, en ouverture d’audience, soulevé la nullité des actions du ministère public et des parties civiles. Plaidant « la liberté d’expression » de ses clients qui pour ce seul fait n’auraient pas dû « être menottés et contraints par la force ».

Le jugement a été mis en délibéré au 26 mai prochain.

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